Les Insoumis se lancent dans les européennes avec la présidentielle de 2027 en ligne de mire

Les Insoumis se lancent dans les européennes avec la présidentielle de 2027 en ligne de mire

Les Insoumis ont nommé Manon Aubry comme tête de liste aux élections européennes, officialisant samedi leur campagne pour ce scrutin, perçu comme « le premier tour » de la présidentielle 2027, a prévenu Jean-Luc Mélenchon, qui figurera sur la liste à une place symbolique.

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« Comme vous préparez votre 2024, vous aurez votre 2027 ». Les Insoumis ont officiellement lancé samedi 16 mars leur campagne pour les européennes, un scrutin qui sera « le premier tour » de la prochaine présidentielle a souligné Jean-Luc Mélenchon, qui figurera sur la liste à une place symbolique.

« C’est la première fois que cette élection prendra la signification particulière d’un vote de mi-mandat », a prévenu le fondateur de La France insoumise devant les militants (plus de 3 000 selon les organisateurs) agitant des drapeaux de La France insoumise et scandant « Union populaire », le slogan du mouvement de gauche radicale.

Élections européennes : comment ça marche ?

« On a le droit de dire que l’élection européenne de 2024 prépare l’élection présidentielle de 2027 (…) Il faut bien commencer, alors ça commence aujourd’hui, on n’a pas honte de le dire », a lancé le triple candidat à la présidentielle, qui laisse toujours planer le doute quant à ses intentions pour la prochaine course à l’Élysée.

« L’après-Macron commence dès le 9 juin. Ce chemin nous l’avons ouvert par les 22 % de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, puis par la création de la Nupes sur un programme clair de rupture », a lancé l’eurodéputée et tête de liste insoumise Manon Aubry, en renouvelant son appel aux « orphelins » de feu l’alliance de gauche.

« Vraie gauche » 

Mais si la campagne pour 2027 commence maintenant, l’union de la gauche semble bien compromise. « Nous incarnons, parfois bien seuls, la dernière ligne de résistance », a lancé le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, fustigeant l' »irresponsabilité de ceux qui ont fait le choix de la division » pour les européennes, sous les huées des militants.

Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion dont la présence symbolique à la dernière place de la liste – juste après Jean-Luc Mélenchon – a été annoncée samedi, a elle salué en LFI « la vraie gauche, celle qui n’a pas trahi les classes populaires, la gauche authentique »

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Alors que l’idée défendue par LFI d’une liste commune en juin a périclité – les Insoumis en avaient même proposé la tête à Marie Toussaint des Écologistes – les quatre principales listes de gauche se disputent une part de marché d’environ 30 %.

Les Insoumis savent que traditionnellement, les élections européennes ne sont pas leur scrutin de prédilection. La dernière fois, en 2019, la liste emmenée par Manon Aubry, une néophyte à l’époque, avait fini avec 6,31 % des votes. 

Avec cependant quelques milliers de voix d’avance sur Raphaël Glucksmann qui, cette fois, devance les Ecologistes et les Insoumis dans les sondages. Néanmoins, Manon Aubry a l’ambition de prendre la première place à gauche, avec un score à 10 %, alors que dans les différents sondages, sa liste est donnée autour de 7 ou 8 %.

Minute de silence

Pour mobiliser ses troupes pendant la campagne, LFI compte notamment insister sur la situation à Gaza – Manon Aubry a tenu à évoquer « le carnage humanitaire en cours » en conclusion du premier débat des européennes jeudi sur Public Sénat.

La militante franco-palestinienne Rima Hassan, présente à la 7e place de la liste, a ainsi été ovationnée samedi par les militants. 

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« Les droits du peuple palestinien ne sont pas respectés depuis bientôt 75 ans », a-t-elle déclaré, en dénonçant « un des derniers conflits coloniaux au monde », après avoir fait observer une minute de silence pour les victimes palestiniennes. « L’apartheid est un crime, il est aujourd’hui documenté pour les Palestiniens », a-t-elle insisté.

Ce meeting était notamment l’occasion de présenter aux militants insoumis l’ex-coordinateur de Génération.s Arash Saeidi et l’eurodéputé Damien Carême (ex-EELV), les « prises de guerre » des Insoumis pour ce scrutin qui sont en position éligible sur la liste.

Après un vote symbolique des militants, la nomination de Manon Aubry comme tête de liste a été officialisée samedi. La numéro 3 de La France insoumise a également mentionné son intention de « faire du 9 juin un grand référendum contre le pacte d’austérité ». « La dette se négocie, pas la planète », a-t-elle insisté.

Avec AFP

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