C’était il y a dix ans. Deux policiers de la brigade
anticriminalité parisienne de nuit (BAC 75N) étaient tués par un
chauffard refusant d’obtempérer, qui a très violemment percuté leur
voiture, sur le périphérique. Boris Voelckel et Cyril Genest
avaient 32 et 40 ans et étaient tous les deux pères de famille.
Leur décès a marqué tous les policiers, notamment ceux de la
capitale. « Personne ne les a oubliés, c’est comme si c’était
hier », nous assure un gradé parisien.
Le 21 février 2013, il est environ 05h30 lorsque Malaminne
Traoré, 22 ans, au volant d’un puissant SUV Range Rover de grosse
cylindrée, refuse un contrôle de police dans le secteur des
Champs-Élysées (VIIIe) après avoir quitté une boite de nuit, avec
son passager, Mehdi Bensassou. Ces derniers sont en état d’ébriété
et le chauffard n’a pas le permis. Malaminne Traoré accélère et
s’engage sur le périphérique intérieur à pleine vitesse. Les
policiers donnent la position du fuyard sur les ondes police, qui
est ensuite perdu de vue.
Quelques instants plus tard, Malaminne Traoré percute à plus de
150 km/h la voiture d’un équipage de trois policiers de la BAC 75N.
Le choc est d’une extrême violence. La Ford Mondéo des forces de
l’ordre est projetée 71 mètres plus loin. Boris Voelckel et Cyril
Genest sont tués sur le coup. Leur collègue, Frédéric K., 54 ans,
est très grièvement blessé et ses jours sont en danger. Il passera
plus de trois mois à l’hôpital. « Quand j’ai repris
connaissance, j’étais allongé sur un lit d’hôpital. Je ne
comprenais pas ce qui m’arrivait, j’ai essayé de me lever, j’avais
des tuyaux partout », révèlera le policier rescapé à la barre
de la cour d’assises de Paris, un peu plus de trois ans après le
drame.
Quinze ans de réclusion
Malaminne Traoré avait 1,4 gramme d’alcool par litre de sang le
jour des faits. Il a été condamné en première instance, en novembre
2016, à douze ans de prison. Le parquet a fait appel et un nouveau
procès s’est tenu en mars 2018, devant la cour d’assises du
Val-de-Marne. Malaminne Traoré a cette fois écopé d’une peine de
quinze ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté de 10 ans,
pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de
la donner.
Le coupable avait déjà été condamné à dix reprises par le passé,
dont sept fois pour conduite sans permis. Des expertises ont montré
qu’il n’a jamais retiré le pied de l’accélérateur durant sa fuite
sur le périphérique.
Source : Actu17